Attendu depuis quatorze longues années, Les Indestructibles 2 a finalement débarqué sur nos écrans en 2018, ravivant la flamme de cette famille de super-héros qui avait conquis le cœur du public dès 2004. Brad Bird, le réalisateur original, reprend les rênes de cette suite très attendue qui nous plonge à nouveau dans l’univers fascinant des Parr, une famille pas comme les autres. Mais que nous réserve exactement cette suite ? Est-elle à la hauteur de nos attentes ? Plongeons ensemble dans cet univers coloré et survitaminé !
| 🎬 Film | 📊 Succès | 🎭 Histoire | ⭐ Évaluation |
|---|---|---|---|
| Les Indestructibles 2 (2018) Réalisé par Brad Bird Suite attendue 14 ans Disney-Pixar | 1,2 milliards $ worldwide 608M$ USA/Canada 5,8M entrées France Record animation | Elastigirl en mission Bob père au foyer Pouvoirs de Jack-Jack Hypnotiseur (Evelyn) | 94% Rotten Tomatoes 80/100 Metacritic Critique française conquise « Devrait faire date » |
Une intrigue qui démarre exactement où on l’avait laissée
L’une des forces de Les Indestructibles 2 réside dans sa capacité à nous replonger immédiatement dans l’action. Le film reprend précisément là où le premier opus s’était arrêté, avec l’apparition du mystérieux Démolisseur qui s’apprêtait à semer le chaos dans Metroville. Cette transition fluide permet aux spectateurs de retrouver instantanément leurs marques dans cet univers familier.
La famille Parr se retrouve confrontée à un dilemme majeur : après avoir causé des dégâts considérables lors de leur affrontement avec le Démolisseur, le programme gouvernemental « Super Relocation » qui les protégeait est brutalement supprimé. Rick Dicker, leur contact au gouvernement, leur annonce la mauvaise nouvelle : ils vont devoir se débrouiller seuls, sans l’aide officielle des autorités.
C’est alors qu’entre en scène Winston Deavor, un magnat des télécommunications et fervent admirateur des super-héros. Propriétaire de DEVTECH, il propose à la famille un plan audacieux : redorer l’image des super-héros auprès du grand public grâce à une campagne de relations publiques soigneusement orchestrée. Son choix se porte sur Elastigirl pour mener cette mission délicate, la jugeant moins destructrice que ses homologues masculins.
Elastigirl au premier plan : un changement de dynamique rafraîchissant
L’un des aspects les plus réjouissants du film réside dans cette inversion des rôles traditionnels. Tandis qu’Hélène part en mission pour sauver la réputation des super-héros, Bob se retrouve à la maison pour s’occuper des enfants. Cette configuration permet d’explorer des thématiques modernes et pertinentes sur l’équilibre familial et professionnel.
Bob découvre avec stupéfaction l’étendue des pouvoirs de Jack-Jack, le benjamin de la famille. Le bébé révèle des capacités multiples et incontrôlables : téléportation, combustion spontanée, multiplication, transformation en monstre… La gestion de ces pouvoirs donne lieu à des séquences aussi hilarantes qu’épuisantes pour le pauvre père de famille.
L’adolescente Violette traverse quant à elle une crise identitaire typique de son âge, compliquée par la révélation de son identité secrète. Rick Dicker ayant effacé la mémoire de son petit ami Tony, elle en veut terriblement à son père qu’elle rend responsable de cette situation. Ces tensions familiales apportent une profondeur émotionnelle bienvenue à l’intrigue.
L’Hypnotiseur : un adversaire redoutable aux motivations complexes
Pendant qu’Hélène mène sa mission de relations publiques, elle doit affronter un nouvel ennemi mystérieux : l’Hypnotiseur. Ce super-vilain utilise des écrans hypnotiques pour contrôler l’esprit des civils et leur faire commettre des actes dangereux. Sa première apparition lors de l’incident du train magnétique montre immédiatement l’ampleur de sa menace.
La véritable identité de l’Hypnotiseur se révèle être Evelyn Deavor, la sœur de Winston. Loin d’être une simple méchante caricaturale, elle possède des motivations profondes et compréhensibles. Ses parents ont été tués lors d’un cambriolage pendant lequel ils attendaient vainement l’intervention de super-héros. Cette tragédie a façonné sa vision du monde : elle considère que les super-héros rendent la population passive et dépendante, incapable de se défendre par elle-même.
Son plan machiavélique consiste à manipuler les super-héros pour qu’ils commettent des actes répréhensibles devant les caméras, détruisant définitivement leur image publique. Cette approche psychologique de la manipulation mentale apporte une dimension plus mature au film.
Des séquences d’action spectaculaires et innovantes
Brad Bird prouve une fois de plus sa maîtrise dans la mise en scène des séquences d’action. Le sauvetage du train magnétique par Elastigirl constitue un morceau de bravoure visuelle, exploitant brillamment les capacités élastiques du personnage. La caméra suit avec fluidité les mouvements d’Hélène qui se transforme en parachute géant pour ralentir le convoi.
La bataille finale sur le yacht des Deavor offre un spectacle grandiose, avec le navire qui dérive dangereusement vers New Urbem. Chaque membre de la famille contribue à sa manière au sauvetage : Violette utilise ses champs de force, Flèche sa super-vitesse, et même Jack-Jack révèle l’étendue de ses pouvoirs multiples dans des séquences à couper le souffle.
Les costumes créés par Edna Mode pour Jack-Jack méritent une mention spéciale. La célèbre styliste de super-héros a conçu une combinaison adaptable qui s’ajuste automatiquement aux différentes transformations du bébé, ajoutant une touche d’humour et de créativité technique au film.
Un casting vocal de haut niveau qui donne vie aux personnages
Le film bénéficie d’un casting vocal exceptionnel aussi bien en version originale qu’en version française. Craig T. Nelson et Holly Hunter reprennent naturellement leurs rôles de Bob et Hélène, apportant la même alchimie qui avait fait le succès du premier film.
En version française, Gérard Lanvin succède à Marc Alfos (décédé en 2012) pour doubler M. Indestructible, apportant sa voix reconnaissable au personnage. Déborah Perret reprend avec brio son rôle d’Elastigirl, tandis que la chanteuse Louane remplace Lorie pour donner sa voix à Violette, marquant l’évolution du personnage devenu adolescente.
Bob Odenkirk et Catherine Keener incarnent parfaitement les jumeaux Deavor, apportant respectivement charisme et sophistication machiavélique à leurs personnages. Samuel L. Jackson retrouve avec plaisir son rôle de Frozone, le meilleur ami de la famille.
Une réception critique et commerciale exceptionnelle

Les Indestructibles 2 a remporté un succès retentissant auprès de la critique internationale. Sur Rotten Tomatoes, le film obtient un score impressionnant de 94% d’avis positifs, témoignant de sa qualité narrative et visuelle. Metacritic lui attribue une note de 80/100, confirmant l’adhésion critique.
La presse française s’est montrée également conquise. Le Parisien n’hésite pas à écrire que « le film est si réussi qu’il devrait faire date dans l’histoire de l’animation », tandis que Libération souligne que « le film de Brad Bird brille par ses scènes d’action et évite les écueils des suites un peu fades ».
Un triomphe au box-office mondial historique
Sur le plan commercial, Les Indestructibles 2 a pulvérisé tous les records. Dès son premier jour d’exploitation en Amérique du Nord, le film établit un nouveau record pour le cinéma d’animation avec 71,5 millions de dollars de recettes. Cette performance exceptionnelle témoigne de l’attente du public pour cette suite tant espérée.
Le film franchit rapidement la barre des 400 millions de dollars de recettes en Amérique du Nord, puis celle du milliard de dollars au niveau mondial le 31 juillet 2018. Ces chiffres extraordinaires placent Les Indestructibles 2 parmi les plus gros succès de l’histoire de l’animation.
Voici un aperçu des performances par territoire :
- États-Unis/Canada : 608 millions de dollars
- International : 634 millions de dollars
- France : 5,8 millions d’entrées
- Allemagne : 2,1 millions d’entrées
- Espagne : 3,7 millions d’entrées
Les innovations techniques au service de l’émotion
Quatorze années séparant les deux films, les progrès technologiques sont évidents dans Les Indestructibles 2. La modélisation des personnages gagne en finesse, les textures deviennent plus réalistes, et les effets de lumière atteignent une sophistication remarquable. Les cheveux d’Hélène bougent avec un naturel saisissant, tandis que les multiples transformations de Jack-Jack bénéficient d’animations fluides et expressives.
L’équipe de Pixar a particulièrement travaillé sur les expressions faciales, permettant de transmettre des émotions subtiles. Les regards échangés entre Bob et Hélène communiquent leur complicité conjugale, tandis que la frustration adolescente de Violette transparaît dans ses mimiques.
La bande sonore de Michael Giacchino mérite également d’être soulignée. Reprenant les thèmes iconiques du premier film, il enrichit sa partition de nouvelles mélodies qui accompagnent parfaitement l’évolution narrative et émotionnelle des personnages.
Des thématiques sociétales modernes et pertinentes
Au-delà du spectacle et de l’action, Les Indestructibles 2 aborde des questions sociétales contemporaines avec intelligence. L’inversion des rôles parentaux questionne les stéréotypes de genre traditionnels, montrant Bob découvrir les difficultés de la gestion domestique et familiale.
Le film explore également la notion de dépendance aux super-héros à travers le personnage d’Evelyn. Sa critique de la passivité citoyenne face aux figures héroïques résonne avec des débats actuels sur l’autonomie individuelle versus la protection institutionnelle. Cette réflexion apporte une profondeur philosophique inattendue à un film d’animation familial.
La représentation des médias et de leur influence sur l’opinion publique constitue un autre axe de réflexion. Winston Deavor comprend l’importance de l’image et de la communication dans la société moderne, utilisant les caméras pour réhabiliter les super-héros auprès du grand public.
L’héritage et l’avenir de la franchise
Les Indestructibles 2 réussit le défi difficile de la suite en apportant suffisamment de nouveautés tout en conservant l’essence qui avait fait le charme de l’original. Le film élargit l’univers avec de nouveaux super-héros comme Voyd, Reflux, ou Krushauer, ouvrant des perspectives pour de futures aventures.
L’annonce des Indestructibles 3, prévue pour 2027, témoigne de la confiance de Disney-Pixar dans cette franchise. Les pistes narratives sont nombreuses : l’évolution de Jack-Jack et la maîtrise de ses pouvoirs, l’adolescence de Violette et Flèche, ou encore l’exploration de nouveaux super-vilains.
La richesse de cet univers permet d’envisager diverses déclinaisons : séries dérivées, courts-métrages, ou même spin-offs centrés sur des personnages secondaires comme Frozone. L’univers des Indestructibles possède tous les atouts pour devenir une saga durable dans le paysage cinématographique.
Brad Bird et les équipes de Pixar ont prouvé qu’ils maîtrisaient parfaitement les codes du film de super-héros familial, créant une œuvre qui satisfait aussi bien les enfants par son spectacle que les adultes par sa profondeur narrative. Cette réussite artistique et commerciale confirme la place unique des Indestructibles dans le panthéon de l’animation moderne, promettant de belles aventures pour les années à venir.


