Après la déception relative qu’avait représentée Cars 2 auprès des fans et de la critique, Pixar avait tout à prouver avec Cars 3. Et force est de constater que le studio d’animation a réussi son pari ! Sorti en 2017, ce troisième volet marque un retour aux sources bienvenu, retrouvant l’âme du premier film tout en apportant une profondeur émotionnelle inattendue à la franchise.
| 🎬 Film | 📊 Performance | 💫 Points forts | 🎯 Message |
| Cars 3 (2017) Réalisé par Brian Fee Pixar Animation Studios | 70% sur Rotten Tomatoes Note A CinemaScore 383,9 millions $ au box-office Nominations Annie Awards | Retour aux sources après Cars 2 Animation réaliste avec RIS Personnage de Cruz Ramirez Profondeur émotionnelle inédite | Transmission entre générations Acceptation du vieillissement Poursuivre ses rêves Passer le flambeau avec dignité |
Une histoire qui parle au cœur : vieillir dans un monde qui change
L’intrigue de Cars 3 nous emmène cinq ans après les événements du World Grand Prix. Lightning McQueen, désormais sept fois champion de la Piston Cup, voit son monde bouleversé par l’arrivée d’une nouvelle génération de pilotes technologiquement avancés, menée par l’arrogant Jackson Storm. Cette prémisse simple cache en réalité une réflexion profonde sur le passage du temps et l’acceptation du changement.
Ce qui frappe d’emblée, c’est la maturité du propos. Pixar n’hésite pas à aborder des thèmes complexes : la peur de vieillir, l’angoisse de devenir obsolète, la difficulté d’accepter qu’une nouvelle génération prenne le relais. Le crash spectaculaire de McQueen lors de la course de Los Angeles constitue un moment charnière, à la fois visuellement marquant et symboliquement fort.
Cruz Ramirez : bien plus qu’un simple personnage secondaire
L’introduction de Cruz Ramirez, doublée par Cristela Alonzo, représente l’un des points forts du film. Cette jeune entraîneuse du Centre d’Entraînement Rust-eze ne se contente pas d’être un faire-valoir pour McQueen. Elle possède sa propre arc narratif complet, ses rêves, ses peurs et ses aspirations.
Le développement de son personnage est particulièrement réussi. Cruz révèle qu’elle a toujours voulu être pilote mais n’a jamais eu le courage de se lancer dans une vraie course. Cette vulnérabilité la rend immédiatement attachante et crée une connexion émotionnelle forte avec le spectateur. Sa relation avec Lightning évolue naturellement de mentor-élève à une véritable complicité entre deux générations.
Le retour aux racines de la franchise
Contrairement à Cars 2 qui avait dérivé vers l’espionnage et l’action internationale, Cars 3 revient intelligemment aux fondamentaux de la série. L’histoire se recentre sur la course automobile, l’esprit de compétition et les valeurs qui ont fait le succès du premier film.
Le voyage à Thomasville, en Géorgie, pour retrouver Smokey, l’ancien mécanicien et chef d’équipe de Doc Hudson, constitue un moment particulièrement émouvant. Cette séquence permet de renouer avec l’héritage de Doc Hudson tout en introduisant de nouveaux personnages inspirés de légendes réelles du NASCAR comme Louise « Barnstormer » Nash, River Scott et Junior « Midnight » Moon.
Une réalisation et une animation au sommet
Visuellement, Cars 3 représente une prouesse technique impressionnante. Brian Fee, qui passe à la réalisation après avoir travaillé comme storyboarder sur les précédents films, livre un travail remarquable. L’utilisation du nouveau système de rendu Rix Integration Subsystem (RIS), déjà utilisé pour Finding Dory, permet d’obtenir des images d’un réalisme saisissant.
Les scènes de course sont particulièrement spectaculaires. Le derby de démolition du Thunder Hollow Speedway, appelé le « Crazy Eight », offre un moment de pur divertissement tout en servant l’intrigue. Les détails de l’animation, de la poussière soulevée par les voitures aux reflets sur la carrosserie, témoignent de la maîtrise technique des équipes de Pixar.
Un casting vocal de qualité
Owen Wilson retrouve avec plaisir son rôle de Lightning McQueen, apportant une profondeur nouvelle à son personnage. Sa performance vocale traduit parfaitement les doutes et les questionnements de ce champion vieillissant. Cristela Alonzo se révèle être un choix parfait pour Cruz Ramirez, apportant fraîcheur et authenticité au personnage.
Chris Cooper, dans le rôle de Smokey, livre une prestation remarquable, mêlant sagesse et nostalgie. Armie Hammer campe un Jackson Storm suffisamment détestable pour que l’on ait envie de voir McQueen et Cruz le battre sur la piste. Le retour de Larry the Cable Guy (Martin), Bonnie Hunt (Sally) et des autres personnages familiers ravira les fans de la première heure.
Une bande sonore qui sert l’émotion

Randy Newman, compositeur du premier film, revient aux manettes de la bande originale et signe une partition mémorable. Sa musique accompagne parfaitement les moments d’émotion tout en dynamisant les scènes de course. Les chansons du film, notamment « Run That Race » de Dan Auerbach et « Ride » de ZZ Ward featuring Gary Clark Jr., s’intègrent naturellement dans le récit.
La façon dont Newman cite des thèmes du premier film lors des moments nostalgiques crée une continuité émotionnelle particulièrement efficace. Cette cohérence musicale renforce l’impression de retrouver l’univers authentique de Cars après la parenthèse du deuxième volet.
Les thèmes universels qui touchent tous les publics
Ce qui distingue Cars 3 de ses prédécesseurs, c’est sa capacité à aborder des thèmes universels. Le film parle de transmission between générations, d’acceptation du changement et de la beauté qu’il y a à passer le flambeau. Ces sujets résonnent aussi bien chez les adultes que chez les enfants, chacun y trouvant sa propre lecture.
L’évolution de Lightning McQueen, qui passe du statut de champion à celui de mentor, est particulièrement bien amenée. Son sacrifice final, lorsqu’il laisse Cruz terminer la course à sa place, constitue un moment de grande maturité narrative pour un film d’animation familial.
Le message sur les rêves et la persévérance
À travers le parcours de Cruz Ramirez, le film délivre un message fort sur l’importance de croire en ses rêves. Sa victoire finale, obtenue grâce à un mouvement inspiré de Doc Hudson, symbolise parfaitement la transmission des savoirs et l’aboutissement de son parcours initiatique.
Cette dimension inspirante fait de Cars 3 bien plus qu’un simple divertissement. Le film encourage les spectateurs à ne jamais abandonner leurs aspirations, même face aux obstacles apparemment insurmontables.
La technique au service de l’émotion
L’équipe de production a mené un travail de recherche approfondi, notamment auprès de pilotes NASCAR réels et d’un psychanalyste sportif. Cette approche documentaire se ressent dans l’authenticité des situations et des émotions dépeintes. Les caractérisations semblent naturelles et évitent les clichés faciles.
Le réalisme « dirigé artistiquement », comme le décrit Brian Fee, permet aux personnages et aux décors de paraître plus vrais que jamais. Cette approche technique au service de l’émotion illustre parfaitement la philosophie de Pixar : la technologie doit servir l’histoire, et non l’inverse.
L’accueil critique et public
Cars 3 a bénéficié d’une réception critique nettement plus favorable que son prédécesseur. Avec un taux d’approbation de 70% sur Rotten Tomatoes, le film a réussi à convaincre une grande partie des observateurs de son retour en grâce. Les critiques ont particulièrement salué la profondeur émotionnelle du récit et la qualité de l’animation.
Du côté du public, le film a obtenu une note A sur CinemaScore, témoignant de la satisfaction des spectateurs. Même si les recettes mondiales (383,9 millions de dollars) restent inférieures aux précédents volets, elles confirment la popularité durable de la franchise.
Les récompenses et nominations
Cars 3 a été nommé dans plusieurs catégories prestigieuses, notamment aux Annie Awards pour le meilleur film d’animation et aux Visual Effects Society Awards. Ces nominations reconnaissent la qualité technique et artistique du film, confirmant son statut de réussite pour Pixar.
L’héritage de Cars 3 et l’avenir de la franchise
Ce troisième volet a réussi à redonner ses lettres de noblesse à la franchise Cars. En revenant aux thèmes qui avaient fait le succès du premier film tout en apportant une maturité narrative inédite, Pixar a prouvé qu’il était possible de créer des suites de qualité.
Le film ouvre également de nouvelles perspectives pour la franchise. Le personnage de Cruz Ramirez offre de nouvelles possibilités narratives, comme l’ont d’ailleurs confirmé les producteurs Kevin Reher et Andrea Warren. L’évolution de Lightning McQueen vers un rôle de mentor permet aussi d’envisager de nouvelles histoires centrées sur la transmission et l’apprentissage.
Cars 3 démontre finalement que même les franchises apparemment épuisées peuvent retrouver une seconde jeunesse, à condition de revenir à leurs fondamentaux tout en osant explorer de nouveaux territoires émotionnels. C’est une leçon précieuse pour l’industrie de l’animation et un beau cadeau pour tous les fans de Lightning McQueen et de ses amis.


